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Patrick Quillier

Quillier Patrick

Patrick Quillier est né à Toulouse en 1953. Après des études de musique et de lettres, il a quitté sa ville natale pour errer longtemps en Europe, Afrique, Océan Indien, notamment comme enseignant de Lettres Classiques à La Réunion, en Normandie, au Portugal et en Autriche.

Passionné de rugby, il a été, comme demi d’ouverture, champion de La Réunion avec l’équipe du RC St Pierre en 1978 et en 1991 champion d’Autriche avec l’équipe du Lycée Français de Vienne Il a été fellow du Collegium Budapest en 1994-1995, où il a conduit une recherche sur le linguiste Iván Fónagy, et professeur invité d’octobre 2005 à février 2006 à la Freie Universität de Berlin pour y délivrer notamment un cours sur les relations entre poésie et musique en France au XXe siècle. De 1995 à 1999, il a été lecteur à l’Université Loránd-Eötvös de Budapest et directeur-adjoint de l’Institut Interuniversitaire d’Études Françaises de cette institution.

Il a enseigné de 1999 à 2021 la Littérature Générale et Comparée à l’Université de Nice Sophia-Antipolis, devenue Université Côte d’Azur, dont il est désormais professeur émérite. Son enseignement a été consacré quasi exclusivement à la poésie et au cinéma. Il a organisé plusieurs colloques ou journées d’études sur des poètes : Pessoa, Eugénio de Andrade, Mallarmé, René Char, György Somlyó, Serge Pey, Jacques Darras, Frédéric Jacques Temple, Boris Gamaleya, Auguste Lacaussade… Sa recherche universitaire porte sur l’écoute de et dans la littérature, car il se revendique d’une tradition philosophique et linguistique qui considère que l’oreille est le sens du langage : par conséquent, tout ce qui est relatif à l’écoute dans un corpus littéraire donné peut être selon lui considéré comme le cœur battant de l’œuvre.

Polyglotte, il a été traducteur et éditeur de Fernando Pessoa en Pléiade, et a traduit aussi des poètes latins, grecs (anciens et modernes), portugais, brésiliens, angolais, mexicains et hongrois.

Dans les années 80 et 90, il a été impliqué dans le théâtre universitaire et a signé une douzaine de mises en scène (Lisbonne, Vienne, Budapest) : Ghelderode, Marivaux, Mishima, Aristophane, Kundera, Camus, Marcel Aymé, Audiberti, Machiavel, Pessoa, Tardieu, Vian, Armando Llamas…

Après l’écriture (entre 1988 et 2018) d’un « triptyque du murmure » à la teneur à la fois lyrique et épique, composé par Office du murmure, Orifices du murmure et Nature vive (les deux premiers volets ont été publiés aux éditions de La Différence, le troisième est encore inédit), il a entrepris depuis le début des années 2010, convaincu de l’urgence d’une parole du nous, de se dédier à la poésie épique. Voix éclatées (de 14 à 18), consacré à la tragédie de la Grande Guerre dont nous continuons de payer les conséquences, est paru en 2018 et a obtenu la même année le Prix Kowalski de Poésie de la Ville de Lyon.

Avec D’une seule vague (chants des chants I), c’est le premier volume d’un cycle de quatre titres, en préparation, qui est accueilli à La Rumeur libre, et qui s’étend au monde entier et à toutes les époques. Habitant depuis 2000 le petit village d’Aiglun dans le moyen pays de Grasse, il y a invité de nombreux poètes français et étrangers pour des lectures. Depuis quelques années, ces poètes se rassemblent annuellement dans l’été pour des « Rencontres de Paroles » pendant lesquelles ils s’entre-écoutent durant trois jours. Depuis 2020, Patrick Quillier est conseiller municipal dans ce village, en charge de la culture et du patrimoine matériel et immatériel. Compositeur et pianiste, il entreprend en 2023 l’apprentissage du violoncelle.

Bibliographie

POESIE

D’une seule vague (Chants des chants, I), La rumeur libre, 2023.
Voix éclatées (de 14 à 18), Fédérop, 2018, Prix Kowalski de poésie de la Ville de Lyon, 2018.
Orifices du murmure, La Différence, 2010.
Office du murmure, La Différence, 1996.

Principales compositions musicales

Glossolalies, trois pièces pour hautbois et orgue, création Budapest, 1995.
Além da dor, oratorio sur des fragments de l’oeuvre de Fernando Pessoa pour soprano, alto garçon, contreténor, baryton, basse, choeur mixte, choeur d’enfants et grand orchestre, primé au concours international de composition Fernando Pessoa, Lisbonne, 1985.

Principales traductions

César Anguiano et Jorge Vargas, Cancionero des temps obscurs, Wallâda, 2019.
Hugo Gutiérrez Vega, Amour sans forme, Wallâda, 2016.
António Osório, Les Yeux d’Ulysse, La Différence, 2006.
Fernando Pessoa, OEuvres poétiques, collection Pléiade, Gallimard, 2001.
António Osório, Nature du pollen, Le Taillis Pré, 1998.
Pedro Tamen, Maître ès Sanglots, anthologie (1956 – 1995), Le Taillis Pré, 1996.
António Ramos Rosa, À la table du vent, Le Passeur, 1995.
Pedro Tamen, Delphes, opus 12 & autres poèmes, Royaumont, 1990.
Eugénio de Andrade, Versants du regard & autres poèmes en prose, La Différence, 1990

Essai

Patrick Quillier commente Le Gardeur de troupeaux et les autres poèmes d’Alberto Caeiro de Fernando Pessoa, collection Foliothèque, no 164, Gallimard, 2009.