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Une douleur de l'âme (Marius Alliod)

Alliod Marius

Une douleur de l'âme

Itinéraire d'une vocation religieuse contrariée dans la décennie 1950-1960

EditeurLa rumeur libre

CollectionLa Bibliothèque

Date de parution06/2009

ISBN/code barre978-2-35577-010-4

Format (mm)141 x 192

ReliureDos carré collé, cahiers cousus

Nombre de pages352

Poids410 g

Prix 22,00 €
Feuilleter

En son sens profond ce livre est une autobiographie, une confession si l’on veut, une expérience intérieure, qui témoignent de l’énergie de la vie nécessaire pour explorer les rapports perdus et renouer les fils fragmentés d’une histoire... Ce livre bouleverse parce qu’il explore les recoins où on se perd faute du signe qu’on attend en espérance de l’autre. Il tient à ce fait élémentaire dont les légendes hantent la communauté des souffrants. Appeler quelqu’un au moment où on en a un besoin vital et qu’il défaille à notre appel. Alors pour se protéger du danger on devient soi-même présence diaphane qui s’éloigne quand on recherche éperdument l’assiduité de notre âme et l’épaisseur de son sens. On se fait corps vivant de la blessure et on côtoie la tentation du nihilisme extrême qui consiste à s’oublier soi-même pour se dédouaner du démonisme de l’autre.

Ces pages nous rappellent ce fait élémentaire qui unit la chair et le verbe en une pente naturelle de toutes nos pensées. Quiconque écoute tient en vie son prochain.

En son sens profond ce livre est une autobiographie, une confession si l’on veut, une expérience intérieure, qui témoignent de l’énergie de la vie nécessaire pour explorer les rapports perdus et renouer les fils fragmentés d’une histoire. L’auteur fut l’objet d’une discrimination, d’un harcèlement moral. Sur le mode épistolaire il relate son éviction de la cléricature, la notification de son renvoi et la brutalité de ce rejet.

Les phrases avancent dans la droiture directe du prisme de cette douleur où la vie recherche l’éclair et la force animée au dedans.
 Elles ont le charme et l’exubérance légère des revenants des ténèbres. Elles sont presque guéries, délivrées, sauves et impénétrables. Elles ont l’allégresse et le côté imperturbable de ceux qui reviennent des chocs profonds du langage. De ceux qui reviennent de la détresse folle, surnaturels, insensibles presque, légers, désinvoltes, vêtus de la platitude immense de la terre. C’est au coeur du silence qu’elles nous parlent et témoignent, nous rejoignent.
 La nervure musicale, le tact, la tessiture et la syntaxe de la phrase, empruntent aux idées claires et distinctes du grand style des Méditations. Ils en ont le génie tactile de transmission, la pensée de l’autre en acte, l’intuition étonnante de la faille par où on se relève. Patience et amitié du signe annonciateur leur puissance avertie du silence se tient dans le site et l’oracle d’une intuition prêtée à tout le monde.

Ce livre bouleverse parce qu’il explore les recoins où on se perd faute du signe qu’on attend en espérance de l’autre. Il tient à ce fait élémentaire dont les légendes hantent la communauté des souffrants. Appeler quelqu’un au moment où on en a un besoin vital et qu’il défaille à notre appel. Alors pour se protéger du danger on devient soi-même présence diaphane qui s’éloigne quand on recherche éperdument l’assiduité de notre âme et l’épaisseur de son sens. On se fait corps vivant de la blessure et on côtoie la tentation du nihilisme extrême qui consiste à s’oublier soi-même pour se dédouaner du démonisme de l’autre.

Ces pages nous rappellent ce fait élémentaire qui unit la chair et le verbe en une pente naturelle de toutes nos pensées. Quiconque écoute tient en vie son prochain. Mais ce gravir est comme précédé d’un ciel de toutes les douleurs à l’envers.
 Ce livre a nom sans bruit, il a pitié du très seul, il se tient dans la droiture de son évènement, son silence contient autant de vertige qu’un brin d’herbe au matin.

(extrait de la préface de Patrick Laupin)

En 1954, frappé du verdict sans appel d’inaptitude à la vie religieuse par la Société de Marie qui lui interdit de renouveler ses vœux, Marius Alliod perd sa raison d’être en ce monde. À l’âge de 24 ans, il se voit exilé dans une forteresse de silence, bien loin de l’espace enchanté où son cœur s’était enflammé. C’est près de cinquante ans plus tard qu’il entreprend cette correspondance fictive avec son directeur spirituel d’autrefois, ce « Père » auprès de qui il dépose sa plainte tragique et son indignation. Trente lettres demandant raison de cette exclusion sans parole, sans confrontation avec ses juges ; éprouvés posthumes devenus pures réminiscences d’un chagrin si puissant qu’il le laissa dans la stupeur du deuil de son désir et la honte angoissée d’avoir failli à son devoir d’amour. Chaque lettre verse le flot furieux de prières et de plaidoyers malheureux destinés à briser cette chape de silence et affronter une hiérarchie coupable d’avoir usurpé le pouvoir de valider l’appel de Dieu !
 C’est une âme qui se sonde jusqu’à l’épuisement de toute raison, qui entend la détresse d’une enfance captive de la souffrance d’une mère abîmée en un puits sans fond de mélancolie. Au lendemain de son renvoi, elle lui adressera les dernières lignes écrites de sa main : lamentation sans espoir devant la perte de sa vocation, mais aussi cri ultime d’amour auquel répondent peut-être toutes ces lettres, insistantes et belles dans la pureté d’une langue tendue jusqu’ à se rompre, modulant tour à tour au sein de l’ample bercement de la rhétorique ce tremblement intérieur d’une poésie du cœur et la violence éruptive d’une voix qui cherche encore ce lieu où s’éprouve la présence du maître de la Parole.

(4ème de couverture par Anne Brouan)