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La Ruée des poissons
Poésie tchèque par Patrik Ouředník et Jean-Gaspard Páleníček
EditeurRumeurs éditions
CollectionCentrale / Poésie
Date de parution10/2023
ISBN/code barre978-2-493-18208-1
Format (mm)141 x 192
ReliureBroché couverture avec grands rabats
Nombre de pages160
Poids214 g
Traduit du tchèque par Marianne Canavaggio, Benoît Meunier, Patrik Ouředník et Jean-Gaspard Páleníček
Traduit du tchèque par Marianne Canavaggio, Benoît Meunier, Patrik Ouředník et Jean-Gaspard Páleníček
Plaisir de participer à la beauté créée par autrui…? « Lorsque je lis », nous disait le héros du roman Une trop bruyante solitude de Hrabal, « je ramasse du bec une belle phrase et la suce comme un bonbon, je la sirote comme un petit verre de liqueur jusqu’à ce que l’idée se dissolve en moi comme l’alcool ; elle s’infiltre si lentement qu’elle n’imbibe pas seulement mon cerveau et mon cœur, elle pulse cahin-caha jusqu’aux racines de mes veines, jusqu’aux radicelles des capillaires. »
Ni centon, ni collage, ni pour autant détournement ou contrafactum, ces extraits de la poésie tchèque moderne – où l’on croise des classiques comme Vladimír Holan, Bohumil Hrabal ou Jan Skácel, des poètes majeurs et pourtant méconnus en français tels Jiřína Hauková, Oldřich Mikulášek ou Vladimíra Čerepková, aux côtés de contemporains comme Ivan Wernisch ou Jaromír Typlt – ne constituent certes pas non plus une chrestomathie ni même une anthologie type.
Cueillette de fleurs choisies, pêche miraculeuse… Dans ce recueil hautement personnel quoique majoritairement composé de poèmes écrits par d’autres, le maître en subversion qu’est Patrik Ouředník – assisté ici du poète Jean-Gaspard Páleníček – arrive une fois de plus à prendre le biais du langage et de ses formes établies pour renouveler notre regard sur le monde.
Plutôt que de promettre au lecteur une sélection de textes censée représenter le « meilleur » de la production poétique d’un espace national, La Ruée des poissons affiche une autre ambition : celle de dénicher, à travers la production de ces dernières décennies, ce qui caractérise, ce qui définit la poésie tchèque depuis des siècles – à savoir cette certitude encombrante que rien, jamais, n’est réellement acquis dans la vie d’une nation, dans l’âme d’un individu. Entre métaphysique et empirisme, entre sarcasme et poétisme, c’est la « vie écoulée en omissions » de la poésie tchèque que nous retrouvons ici.