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Le Pays incertain (Rateau Grégory)
Le Pays incertain (Rateau Grégory)

Rateau Grégory

Le Pays incertain

Préface de Alain Roussel

EditeurLa rumeur libre

CollectionPlupart du temps

Date de parution07/2024

ISBN/code barre978-2-35577-338-9

Format (mm)141 x 192

ReliureBroché, couverture avec rabats

Nombre de pages64

Poids89 g

Prix 17,00 €
Feuilleter

Une poésie qui brûle la pensée et les nerfs, qui vous jette sur des chemins inconnus où l’on marche avec « des sacs remplis de colère »

(Préface Alain Roussel)

Loin des gesticulations littéraires et des célébrations de salon, il y a encore aujourd’hui une poésie qui sent le soufre, qui brûle la pensée et les nerfs, qui vous jette, haletant et hagard, sur des chemins inconnus où l’on marche avec « des sacs remplis de colère » et dont par­fois, mentalement ou physiquement, on ne revient pas, tels Nerval, Crevel, Duprey, Bosc, Rodanski, Artaud, Prevel. Ces « suicidés de la société » n’écrivent pas pour écrire, mais pour ouvrir des brèches dans l’être et dans la vie, avec le couteau du désespoir et de la révolte. Souvent, on les rejette comme des pestiférés. On ne les entend pas. On ne les écoute pas. Il est vrai qu’ils ne parlent pas pour l’audience et les honneurs, mais pour quelques-uns, poètes et lecteurs qui forment ainsi une « société secrète de l’écriture », comme l’écrivait naguère le regretté Alain Jouffroy.

Si Grégory Rateau fait référence et rend hommage à Jacques Prevel, poète largement méconnu, c’est dans l’esprit d’un compagnonnage posthume. Se reconnais­sant des affinités, l’impression d’être lui aussi un « paria de naissance », il entremêle au fil des textes son destin au sien. Il y a ce même constat, implacable : la vie n’est pas la vie, du moins elle n’est pas ce qu’elle devrait être. Et il y a cette impuissance à pouvoir la changer, Rimbaud l’avait si bien compris. Que reste -t-il aux désœuvrés de l’existence ? Les paradis artificiels, l’alcool, qui aident à fuir pendant quelques heures. Et puis il y a la poésie qui, à défaut de transformer le monde, a le pouvoir de révolutionner le regard. C’est cette voie qu’arpente Grégory Rateau. Il peut y exprimer sa compassion pour les damnés baptisés par la poisse, sa colère contre tous ces rois vaniteux de la culture, assis sans le savoir sur des trônes de paille, sa rage, sa révolte et sa soif absolue. Désespéré ? Certes ! Mais un homme qui crie son désespoir dans une société à bout de souffle est un homme vivant parmi les morts.

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